La disponibilité future du zinc : conclusion (4/4)

Vous êtes-vous déjà demandé comment les ressources en zinc seront disponibles à l'avenir ? Cette étude vous explique quelles sont les ressources minérales disponibles et comment le recyclage peut contribuer à l’approvisionnement futur du zinc. Retrouvez ici le dernier acte et la conclusion de l'étude.

La disponibilité à long terme du zinc a été remise en question dans le passé. L'étude présentée ici applique un scénario de demande et deux scénarios de recyclage, au sein d'un modèle dynamique prospectif couvrant les stocks et les flux mondiaux de zinc de l'ensemble du cycle anthropique jusqu'en 2050. Elle analyse également la présence géologique des minerais de zinc. Le résultat de cette étude conclut que les ressources en zinc sous forme de matières premières primaires et secondaires sont suffisamment disponibles pour répondre à la demande projetée jusqu'en 2050. Même à très long terme, au-delà de 2050, un épuisement des ressources en zinc n'est pas prévisible en raison du niveau élevé attendu des ressources mondiales extractibles : de 25 à 67 Gt de Zn. Dès lors, la simple présence de matières premières ne constituera pas un facteur limitant pour la sécurité d’approvisionnement en zinc. Il existe néanmoins une incertitude à court ou à moyen terme, liée aux instabilités géopolitiques, au manque de permis social d’exploitation et éventuellement à des dépenses insuffisantes en matière d’exploration.
 

Le zinc primaire

L’analyse des scénarios montre que l’offre primaire devrait dépasser l’offre secondaire et augmenter continuellement la quantité de zinc fournie sur toute la période allant jusqu’en 2050. Cela souligne l’importance continue de la production primaire. Néanmoins, l’exploitation minière s’accompagne de charges sociales et environnementales qui contredisent intrinsèquement le principe de durabilité. Il s’agit donc de se demander si la production minière nécessaire peut être exploitée, tout en respectant les limites sociales et environnementales. Les activités minières s'accompagnent d'une forte utilisation des terres ainsi que d'une pollution de l'eau et de l'air affectant les écosystèmes locaux et la biodiversité. En conséquence, des conflits sociaux avec la population locale peuvent surgir. Cela souligne l’importance d’une transition vers des pratiques minières plus responsables.
 

Le zinc secondaire

La production secondaire a la capacité de réduire les activités minières nécessaires et les contraintes environnementales et sociales qui leur sont associées. De plus, la circularité contribue à la disponibilité à long terme et constitue un facteur majeur de sécurité d’approvisionnement en matières premières au niveau mondial, et surtout régional pour les pays non-extracteurs. Cependant, la disponibilité des matières premières secondaires est limitée en raison de la longue durée de vie des produits, de leur dissipation au cours de leur durée de vie et de systèmes de recyclage incomplets. Une demande croissante de matériaux ne peut être satisfaite par le seul recyclage, car il faut plus de matériaux que ce qui a été introduit dans le système les années précédentes.

Les scénarios de recyclage basés sur des modèles développés ici montrent une contribution potentielle significative du recyclage, si des efforts nécessaires sont déployés dans le développement du système de recyclage. Dans le scénario le plus conservateur (RU), le traitement global reste tel qu'il est aujourd'hui, mais les capacités mondiales de recyclage doivent être continuellement étendues pour suivre la production croissante de déchets. Ainsi, 9,3 Mt/a de zinc pourraient être fournies par recyclage en 2050, permettant un taux d'apport de recyclage de 29 %. Un effort étendu et mondial visant à améliorer le système global de recyclage pourrait conduire à un rattrapage des quantités recyclées jusqu'à 14,3 Mt/a, contre 17,2 Mt/a d'approvisionnement en zinc primaire, conduisant à un taux d'entrée de recyclage de 45 % selon le scénario optimiste. Pour y parvenir, la collecte des déchets post-consommation devrait être beaucoup plus efficace qu'aujourd'hui à l'échelle mondiale ; le recyclage du zinc issu des poussières sidérurgiques devrait être étendu aux deux types de fours ; et les résidus de moindre qualité et les déchets solides municipaux devraient être utilisés pour la récupération du zinc.
 

En résumé

La disponibilité à long terme du zinc est en premier lieu liée à la conservation des ressources. La diminution de la demande globale en zinc doit demeurer une priorité, avec une croissance modérée attendue en raison de la poursuite des tendances actuelles. Mais les stratégies d’économie circulaire vont au-delà de l’expansion du recyclage évoquée ici. Elles comprennent également des mesures visant à utiliser les produits de manière plus intelligente et à prolonger la durée de vie des produits et de leurs pièces, ainsi qu'à utiliser moins de produits. Ces stratégies d’efficacité et de suffisance ont la capacité de réduire la demande de matières, ce qui constitue la mesure la plus efficace pour atteindre les objectifs d’émission de carbone. Une demande plus faible en zinc réduit principalement la quantité de zinc nécessaire à l’extraction, si des ressources secondaires sont utilisées de préférence. Par conséquent, la diminution de la demande globale en zinc est l’instrument le plus efficace pour garantir davantage la disponibilité à long terme et conduit en outre, directement, à moins d’impacts environnementaux liés à la production de métaux.
 

Retour sur : introduction (1/4)
Retour sur : méthodes et analyse des données (2/4)
Retour sur : résultats et discussions (3/4)

 

Crédit

Leon Rostek : conceptualisation, analyse formelle, enquête, méthodologie, Visualisation, Rédaction – ébauche originale.
Éric Pirard : analyse formelle, investigation, administration de projet, rédaction – ébauche originale.
Antonia Loibl : supervision, conceptualisation, administration de projet, rédaction – révision et édition.
 

Remerciements

L'International Zinc Association (IZA) a financé la recherche ayant conduit à cette publication. Nous tenons en particulier à remercier Sabina Grund et Martin van Leeuwen d'IZA pour leur soutien et leurs connaissances approfondies, dans la collecte de données pertinentes et la sécurisation des contacts avec l'industrie. Nous tenons à remercier Luis Tercero Espinoza pour ses nombreux commentaires utiles. Les données fournies par Joao Jorge du Groupe d'étude international sur le plomb et le zinc (ILZSG) ont été très appréciées.